L’éducation scolaire et l’éducation parentale ont un rôle fondamental à tenir dans la mise à mal des stéréotypes qui perdurent dans notre société. L’égalité des sexes, ça se pense, ça se travaille, ça se construit et ce dès le plus jeune âge. Le code de l’Education rappelle que la transmission de la valeur d’égalité entre les filles garçons, les femmes et les hommes, se fait dès l’école primaire.

En France, l’école est mixte depuis la loi de 1975 alors pour quoi parler d’inégalités filles-garçons dans la cour d’école ? La FSU-SNUipp48 a décidé de se saisir de cette thématique car notre syndicat , en sus de ses missions premières de défendre tous les personnels et travailler à l’amélioration de leurs conditions de travail, a aussi a coeur de faire évoluer nos gestes professionnels et notre métier dans une société plus égalitaire.

La cour d’école est un micro-espace public. C’est le même le premier espace public où les futurs citoyens.nes vont apprendre comment fonctionnent les relations filles-garçons, prémices des futures relations femmes-hommes. C’est aussi là que se construisent collectivement les stéréotypes.

Ce colloque, avec un public varié, a été un espace de réflexion et d’échange sur le principe démocratique de la place de chacune et chacun dans l’espace public. Les interventions et les échanges de qualité ont facilité la prise de conscience des stéréotypes de genre derrière nos pensées, nos comportements, nos paroles, préalable pour apprendre à s’en détacher.
La capacité, ou plutôt la non-capacité à partager la cour mais aussi les jeux, les activités , entre les filles et les garçons doit tous et toutes nous interroger pour construire une société égalitaire sous le prisme du genre. L’égalité implique une réelle mixité, et le partage, l’égale valeur filles garçons.

Le partage car partager l’espace s’est faire avec l’autre, apprendre à renoncer.
L’égale valeur s’est faire en sorte non seulement que les jeux de garçons s’ouvrent aux filles, mais c’est aussi faire que les garçons soient perméables au monde des filles, qu’ils ne dévalorisent pas ce qu’elles proposent.
Et le mélange, c’est le vivre ensemble pour devenir ami, quelque soit le genre de l’autre, c’est le respect des différences.

De nombreux chercheurs avancent que l’entre-soi constaté dans les cours d’école produit une absence de relations et de connaissances filles-garçons, et explique en grande partie le système de violences, les inégalités et les injustices liés au genre.
Les participants a ce colloque, enseignants, AESH et AED, élus et parents ont bénéficié de l’expertise de deux intervenantes venues bénévolement, l’une de Montpellier, l’autre de Rennes.

– Sophie Duteil Deyries, chargée de mission académique égalité filles-garçons au rectorat de Montpellier, a présenté clairement la construction des stéréotypes de genre, ses conséquences et la nécessité de les déconstruire. Ce contenu, de qualité et complet, fait partie du contenu de formation qu’elle dispense dans le cadre de ses missions. Les personnels de l’education nationale présents.es ont fait valoir leur besoin de formation sur l’égalité filles-garçons et la lutte contre les stéréotypes de genre dans le cadre professionnel. Sophie Duteil Deyries s’est engagée à y réfléchir pour répondre à cette attente.

– Geneviève Letourneux, conseillère municipale en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discrimination à la ville de Rennes, a témoigné de l’importance et de la faisabilité de cours de récréation libérées des stéréotypes de genre.

Une présentation des « cours oasis » qui se développent dans notre département a aussi été effectuée par les acteur.trices locaux.les du CAUE48, PETR Sud Lozère et le CPIE-RéeL48. Cela a été l’occasion d’expliquer les objectifs, la démarche et les financements mis à disposition des collectivités pour faire évoluer les cours d’école vers des espaces au bénéfice du bien-être des enfants et de l’environnement.

Le colloque a permis de pointer la nécessité de chausser « les lunettes de l’égalité » afin que ces nouveaux espaces végétalisés favorisent aussi la réelle mixité filles-garçons.

A noter que l’exposition CAUE Ardèche « Place aux femmes, les espaces ruraux ont-ils un sexe ? » sera visible à compter du 8 mai dans la salle du conseil à la Mairie de Florac, aux heures d’ouvertures au public.

Ce colloque était une première initiative. La FSU-SNUipp48 a d’ores et déjà prévu 2 temps de formation pour l’année scolaire prochaine : « Comment évaluer sans discrimination et sans violence ? » et « Construire de l’égalité entre tous et toutes. Comment faire dans la classe et dans l’école ?

Du bruit dans la cour

Du bruit dans la cour